Morts de journalistes en Syrie : "Le régime veut faire fuir les témoins"
Créé le 22-02-2012 à 13h41 - Mis à jour à 14h47 Réagir
Le régime "cherche à chasser les journalistes pour finir sa sombre besogne", affirme la porte-parole du Conseil national syrien.
Mots-clés : syrie, Homs, Hama, journalistes tués, Ochlik, Bassma Kodmani
La porte-parole du Conseil national syrien Bassma Kodmani a accusé le régime mercredi 22 février de mettre en place tous les moyens pour chasser les journalistes de Homs après avoir appris la mort de journalistes occidentaux dans la ville.
"Nous n'avons pas encore d'indication claire sur l'origine de ces deux décès, mais il n'y a aucune raison que le mouvement révolutionnaire cherche à viser les journalistes. Au contraire, leur présence est précieuse pour la révolution, car ce sont les seuls témoins des exactions du régime", affirme la membre du bureau exécutif du CNS.
"Le régime, après avoir autorisé la présence de journalistes étrangers, contraint et forcé, leur rend désormais la vie dangereuse pour les faire fuir. Il cherche à chasser les journalistes pour finir sa sombre besogne. 70% du quartier de Bab Amro à Homs est rasé. Bachar al-Assad veut réaliser ce que son père a fait à Hama il y a 30 ans et ne veut pas de témoins", ajoute la porte-parole du CNS. "Nous avons besoin désespérément de la présence des journalistes étrangers."
La ville de Homs, encerclée par l'armée depuis plusieurs semaines, est soumise à des bombardements. Certains quartiers, comme celui de Bab Amro, épicentre de la révolte où ont été tués les journalistes ce mercredi, sont particulièrement touchés. De très nombreuses vidéos montrent le quartier aux bâtiments effondrés.
106 journalistes tués
Les deux journalistes tués à Homs, en Syrie, sont l'Américaine Marie Colvin et le photo-reporter français Rémi Ochlik, selon plusieurs ministres français qui s'exprimaient devant la presse à la sortie du Conseil des ministres.
En rendant compte des travaux du Conseil devant la presse, la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, a confirmé les identités données un peu plus tôt devant les caméras par le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. "Il y a eu 106 journalistes tués cette année, et là, une Américaine Marie Colvin et Rémi Ochlik, 28 ans, tué à Homs alors qu'il faisait son métier de reporter photographe. C'est absolument bouleversant", a déclaré Frédéric Mitterrand.
La Française Edith Bouvier, reporter du "Figaro", figure parmi les journalistes blessés, a par ailleurs indiqué mercredi la rédaction du quotidien.
"Un génocide se passe à Bab Amro"
La veille, Rami Sayed, un Syrien de 26 ans qui était à l'origine de nombreuses vidéos tournées à Bab Amro avait été tué. Un obus est tombé sur sa voiture alors qu'il accompagnait une famille a l'hôpital en voiture, a annoncé une source à Homs, affirmant que "Rami était l'un des plus importants photographes de Bab Amro, c'est lui qui diffusait en direct ce qui se passait la bas." Selon cette source, quelques heures avant sa mort il avait envoyé un message en disant : "Un génocide se passe à Bab Amro, nous ne voulons pas que vous nous disiez nos cœurs sont avec vous car nous le savons, ce que nous voulons ce sont des gestes."
Le 11 janvier, le grand reporter français Gilles Jacquier avait été tué en Syrie. Les autorités syriennes et l'opposition se sont renvoyé la responsabilité de son décès et l'enquête est toujours en cours.
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