Dakar: Youssou N'dour blessé lors d'une manifestation politique
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Créé le 21/02/2012 à 23h52 -- Mis à jour le 22/02/2012 à 14h32
MANIFESTATIONS - Le chanteur et opposant a été blessé à une jambe, mardi, lors de la dispersion d'une foule qui entendait participer à un rassemblement dans le centre-ville de Dakar, interdit par les autorités...
«Youssou N'dour a été blessé à la jambe gauche, il a été examiné par un médecin, mais il ne souhaite pas en faire une affaire d'Etat et nous ne commenterons pas plus cette information», a déclaré Charles Faye, conseiller en communication de son mouvement citoyen «Fekké ma ci boolé» (Concernés).
Blessé dans le «feu de l'action»
Charles Faye n'a pas souhaité préciser le type de projectile ayant touché le chanteur qui, a-t-il simplement indiqué, a été blessé «dans le feu de l'action» lors de la dispersion de la foule rassemblée sur une avenue menant Place de l'Indépendance, dont l'accès était interdit par des policiers anti-émeutes.
Les incidents ont éclaté mardi soir lorsque, juché sur le toit d'une voiture, Youssou Ndour, farouche opposant au président Abdoulaye Wade, s'est approché très près d'un cordon de policiers anti-émeutes sur l'avenue Georges Pompidou, à quelques pas de la Place de l'Indépendance. Des pierres sont alors parties depuis la foule qui entourait son véhicule en direction de la police, qui a riposté par des tirs de gaz lacrymogènes.
>>«La communauté internationale doit agir pour le Sénégal». Pour lire l'interview de Youssou N'Dour, c'est par ici
Youssou N'dour avait très rapidement quitté les lieux après le début de la dispersion de la police, au cours de laquelle au moins une personne, évacuée par des secouristes, a été blessée à la jambe. Après la dispersion, des jeunes se sont éparpillés par petits groupes dans des rues adjacentes, y érigeant des barricades de fortune.
Près d'un millier de personnes étaient sur l'avenue Pompidou (ex-William Ponty) pour tenter d'accéder sur la Place de l'Indépendance, rassemblés autour de Youssou N'dour, mais également de trois autres opposants et candidats à la présidentielle du 26 février: l'ex-Premier ministre Idrissa Seck, l'ex-ministre des Affaires étrangères Ibrahima Fall et le député-maire Cheikh Bamba Dièye.
La population ne «veut plus de ce troisième mandat»
Pendant près de deux heures, les manifestants, face aux policiers, ont scandé des slogans et chanté des refrains d'une chanson hostile au président Abdoulaye Wade, également en lice et dont ils contestent la candidature, estimant qu'il doit quitter le pouvoir après deux mandats (élu en 2000, réélu en 2007).
Avant la dispersion de la foule, Youssou N'dour, dont la candidature à la présidentielle a été rejetée par le Conseil constitutionnel, avait répété qu'Abdulaye Wade doit renoncer à se présenter.
«Depuis quelques jours, la population sénégalaise, dans tous ses compartiments (...) lui a montré qu'elle ne veut plus de ce troisième mandat. Il n'a qu'à reconsidérer sa position», avait déclaré Youssou N'dour.
Violence entre manifestants
Youssou N'dour, Idrissa Seck, Ibrahima Fall et Cheikh Bamba Dièye sont tous membres du Mouvement du 23 juin (M23), coalition de partis d'opposition et d'organisations de la société civile réclamant le retrait de la course de d'Abdulaye Wade.
De précédents appels de cette coalition à se rassembler Place de l'Indépendance ont entraîné des violences entre manifestants, en grande partie des jeunes qui tentaient de s'y rendre, et les forces de l'ordre.
Depuis le 27 janvier, date de la validation de la candidature d'Abdoulaye Wade à la présidentielle -confirmée le 29 janvier après examen de recours-, les violences liées à la contestation de son nouveau mandat ont fait au total six morts, selon des sources concordantes.
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