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samedi 21 janvier 2012

Orban fait risette à Strasbourg A-t-il mis de l’eau dans son Tokay ?


Photo : European Parliament
Quoi qu’on en dise, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán aura eu le mérite de faire savoir au monde occidental que la Hongrie existe (même si beaucoup ont encore du mal à la situer sur une carte). Ce n’est déjà pas si mal ! La Hongrie, ce petit pays d’à peine 10 millions d’âmes dont personne ne se souciait juqu’ici – mis à part les intermèdes Sissi-Romy Schneider, 1956, Rubik’s Cube… et Sarkozy – occupe aujourd’hui les unes des journaux et soulève des vagues d’indignation à Bruxelles, Strasbourg et Washington. Du jamais vu depuis 1956 !
La Hongrie monopolisa justement des heures durant les débats au Parlement européen mercredi dernier à Strasbourg. Débats que j’ai suivis dans leur intégralité (en traduction hongroise). Quelle que soit sa position, on ne peut qu’être effaré par la faiblesse des interventions. La plupart des orateurs, visiblement mal informés, se contentaient de belles phrases creuses ou d’allégations gratuites et infondées, qualifiant par exemple l’ancienne constitution de stalinienne1. En fait, si la constitution hongroise remonte à 1949, elle a été largement refondue en 1989 et plusieurs fois amendée par la suite puis mise aux normes de Bruxelles lors de l’adhésion de la Hongrie en 2004. Bref, stalinienne pure et dure ! De plus, voulant sans doute profiter de la couverture médiatique qui leur était offerte, les parlementaires étaient bien trop nombreux (peut-être une bonne trentaine) à vouloir prendre la parole pour que chacun puisse ajouter son petit grain de sel pendant les trois-quatre minutes d’intervention réglementaires. En fait de discussions, cela donna un verbiage pénible et ennuyeux comme tout.
Au milieu de ces arguties, Viktor Orbán s’est montré particulièrement habile. Souriant, calme et attentif, il s’est présenté comme un ami de l’Europe, voire (inspiration géniale !) en grand gaulliste. Le problème est que tous ces bons députés ignorent sa maîtrise du double langage. Depuis les bords du Rhin, ces dames et ces messsieurs de bonne volonté n’entendent pas les beaux discours nationalistes et xénophobes qu’il nous réserve sur les rives du Danube. C’est ainsi qu’ils ignorent comment, pas plus tard que lundi dernier, Viktor Orbán a qualifié les produits étrangers – et donc les produits de leuurs industries nationales respectives – de“déchets” (sic : “hulladék”) à rejeter, exemple qui illustre bien sa propagande haineuse2. Ces mêmes députés ne voient pas non plus, à moins qu’ils ne regardent les chaînes de télévision hongroises, ce beau décor d’immenses drapeaux hongrois – sans le moindre drapeau européen – qui constitue le fond de ses interventions. Un détail qui en dit long sur ce grand ami de l’Europe.
A la réflexion, le cas hongrois met tristement en évidence les faiblesses criantes de l’assemblée strasbourgeoise. Probablement compétente en matière de principes généraux et de défense abstraite des valeurs communes de l’Union. Mais dès lors qu’il s’agit de traiter de la situation très particulière et complexe (une constitution, 30 lois organiques, plus de 250 lois votées en 18 mois) de l’un des ses membres, comme ce fut le cas mercredi, le doute est permis.
À la décharge des 754 députés européens : comment peuvent-ils, entre membres de 27 Etats de langues et cultures différentes (23 langues officielles), se prononcer sur la situation de l’un des leurs dont il ne pratiquent pas la langue, ne peuvent lire les textes qu’en diagonale et par traduction interposée, et, surtout, ne vivent pas au quotidien le climat social de pays où ils n’ont peut-être même jamais mis les pieds ? C’est là une différence de taille avec nos assemblées nationales.
Enfin, le regroupement artificiel entre partis (issus de 27 pays !) censés partager les mêmes valeurs complique encore la donne. Quoi de commun entre la droite hyper conservatrice hongroise, le Fidesz, et notre UMP, pourtant rassemblés au sein du même Parti populaire européen ? Je pourrais en dire autant au sujet du MSZP (parti socialiste) hongrois et de notre PS au passé et aux traditions on ne peut plus différentes. Voilà de quoi nous rendre bien sceptiques quant à la solidarité de façade entre fauxpartis frères.
Sans sombrer dans l’euroscepticisme, on peut donc douter de la compétence, de la crédibilité et de l’efficacité d’une telle assemblée, dès lors qu’il s’agit d’examiner un cas aussi complexe que la Hongrie.
  1. D’après Joseph Daul 
  2. Une attitude à distinguer de la défense somme toute compréhensible d’une certaine préférence nationale 

Naufrage du Concordia: le bilan s'alourdit, un disque dur pour éclaircir le rôle du capitaine


Les pères de Mylène Litzler, 23 ans et Michaël Blémand, 25 ans, un couple français, ont lancé depuis le Giglio un appel dramatique samedi en direction des 4.200 occupants du Concordia pour qu'ils fournissent "le moindre détail" permettant de savoir où se trouvaient les deux jeunes disparus pendant l'évacuation.Les pères de Mylène Litzler, 23 ans et Michaël Blémand, 25 ans, un couple français, ont lancé depuis le Giglio un appel dramatique samedi en direction des 4.200 occupants du Concordia pour qu'ils fournissent "le moindre détail" permettant de savoir où se trouvaient les deux jeunes disparus pendant l'évacuation.
Le bilan du naufrage du Concordia s'est alourdi samedi avec la découverte, 8 jours après la catastrophe, du corps d'une femme dans l'épave du navire de croisière, où a aussi été repêché un disque dur pouvant donner des informations sur l'endroit où se trouvait le capitaine et ses réactions au moment de l'accident.
Les garde-côtes ont trouvé le cadavre sur un pont arrière dans la partie immergée du navire, selon un responsable des carabiniers qui a précisé qu'il "faudra des tests d'ADN pour l'identifier parce qu'il est méconnaissable après une semaine passée dans l'eau".
Pour le moment, 8 des 12 victimes du naufrage ont été identifiées formellement: six touristes --quatre Français, un Italien et un Espagnol-- ainsi qu'un serveur péruvien et un violoniste hongrois. Par ailleurs, 20 personnes sont portées disparues dont une dizaine d'Allemands, un jeune couple de Français et un autre de retraités américains.
Les recherches devaient continuer de nouveau toute la nuit au moins dans la partie émergée du navire. Des plongeurs ont récupéré samedi un disque dur contenant des images de caméras de sécurité, très utiles car situées sur la passerelle de commandement, selon les médias.
La compagnie Costa Crociere qui possède le Concordia accuse le commandant Francesco Schettino d'avoir averti trop tardivement les secours, des affirmations contestées par le capitaine, assigné à résidence depuis mardi dernier et mis en cause pour homicides multiples par imprudence, naufrage et abandon de navire.
Suspendu de ses fonctions par Costa et privé de sa tutelle légale (il doit se payer son avocat), M. Schettino a reconnu avoir fait une erreur en passant trop près des côtes de l'île, mais il dit en avoir informé rapidement Costa et nie avoir abandonné le Concordia au beau milieu des secours, affirmant être tombé dans une chaloupe.
La découverte du disque dur, venant s'ajouter à des enregistrements des conversations téléphoniques du capitaine, a eu lieu alors que le chef de la protection civile italienne, Franco Gabrielli, nommé vendredi commissaire spécial pour superviser toutes les opérations liées à la catastrophe, se trouvait sur l'île du Giglio.
M. Gabrielli a garanti que les autorités n'ont "fixé aucune limite de temps aux recherches" des disparus, expliquant que les sauveteurs élaborent une sorte de carte du navire pour contrôler les endroits où ces personnes se trouvaient quand l'immense navire de 17 ponts a commencé à prendre l'eau et chaviré.
Les pères de Mylène Litzler, 23 ans, et de Michaël Blémand, 25 ans, un couple français, ont lancé samedi depuis l'île du Giglio un appel à témoins dramatique en direction des 4.200 occupants du Concordia pour qu'ils fournissent "le moindre détail" sur leur position pendant l'évacuation.
L'exploration en profondeur du navire, qui a repris samedi après avoir été interrompue vendredi en raison d'oscillations du Concordia, est "un travail incroyablement complexe", selon M. Gabrielli. La progression des plongeurs est ralentie par des portes bloquées, des monceaux de meubles et des lambeaux de moquette.
Les plongeurs "accomplissent un travail héroïque", selon le curé du Giglio, Lorenzo Pasquotti, qui a remercié les pompiers de lui avoir apporté la statue de la Vierge de la chapelle du navire.
Les chances de trouver des rescapés encore en vie sont désormais "réduites au minimum", a reconnu à l'AFP Cosimo Nicastro, porte-parole des garde-côtes, évoquant un "miracle" compte tenu de "la température très basse de l'eau".
Susy, la maman de Dayana, une fillette italienne de 5 ans qui a disparu avec son père la nuit du naufrage, a imploré les secours: "Continuez de chercher Dayana".
Le préfet Gabrielli a demandé à entendre des experts médicaux pour comprendre s'il serait possible de survivre plus de 8 jours au fond de l'eau.
Parallèlement, sur le méga-ponton flottant de la société néerlandaise Smit Salvage, les préparatifs s'accéléraient pour le pompage des 2.380 tonnes de mazout que le Concordia renferme encore dans ses réservoirs et qui pourraient provoquer une marée noire.
Le préfet Gabrielli a souligné qu'"il y a déjà eu pollution, car le navire transportait de l'huile, des solvants, des détergents, tout ce qui sert à une +ville+ de 4.000 habitants". Des analyses sont en cours pour voir s'il est possible de combiner la recherche des disparus et le début du pompage.
Le paquebot est couché tel une baleine agonisante à une trentaine de mètres du rivage du Giglio, pittoresque île rocheuse de l'archipel toscan qui est aussi une réserve naturelle dont les eaux sont peuplées de thons, murènes, langoustes, rorquals ou dauphins.
Des bouées antipollution ont été disposées autour du navire pour protéger les côtes au cas où une partie des hydrocarbures s'échapperait en mer pendant la vidange des cuves, qui prendra au minimum deux ou trois semaines.
L'organisation italienne de consommateurs Codacons a annoncé le dépôt "mardi ou mercredi" d'une plainte en nom collectif d'une centaine de personnes "de toutes les nationalités" à Miami, siège de Carnival, contre ce groupe qui est la maison-mère de Costa, propriétaire du Concordia.
Le Concordia, qui effectuait une croisière en Méditerranée, s'est échoué dans la nuit de vendredi à samedi dernier après avoir percuté un rocher devant l'île du Giglio. Il était parti deux heures et demie plus tôt de Civitavecchia, avec 4.229 personnes à son bord dont 3.200 touristes de 60 nationalités et un millier de membres d'équipage de 40 pays différents.

Une licence Windows Phone coûte de 18 à 24 € par smartphone selon ZTE

Pour Windows Phone 7, Microsoft a gardé le même modèle de licence que pour ses systèmes mobiles précédents. Une licence est accordée à un constructeur et celui-ci reverse une certaine somme à l’éditeur. Ce type d’accord ne bénéficie en général d’aucune information précise, car les termes en sont privés. Pourtant, la société ZTE, qui bénéficie d’une telle licence, brise le silence.

htc titan ii

Le modèle de licence

On trouve dans les grandes lignes deux types de fonctionnement pour les constructeurs de smartphones. Ils peuvent maitriser le matériel comme le logiciel et conçoivent donc leur propre système d’exploitation, qu’ils accompagnent du matériel de leur choix. C’est le cas d‘Apple avec iOS, RIM avec BlackBerry ou encore Samsung avec Bada.

Mais ils peuvent également concevoir un matériel et l’équiper d’un système tiers disponible sous licence. C’est le cas de Windows Phone 7 ou encore d’Android. Pour ce dernier, la licence est gratuite, du moins en théorie (nous y reviendrons). Pour Windows Phone 7, Microsoft réclame une somme sur chaque smartphone vendu. Les détails de ces accords entre la firme et les constructeurs ne sont jamais connus. Mais pour la première fois justement, l’un d’entre eux a révélé ce qu’il payait.

De 18 à 24 euros par smartphone

Le constructeur ZTE, basé en Chine, vient de lancer son smartphone Tania, qu’il avait pour la première fois annoncé en septembre. Interrogé sur les écarts de prix qu’il peut exister entre les téléphones Android et Windows Phone 7, l’un des responsables de la société, Santiago Sierra, a indiqué à Trusted Reviews que le coût de la licence Windows Phone expliquait cet écart.

Et Sierra de compléter : le coût d’une licence par smartphone varie entre 18 et 24 euros. Une somme deux fois supérieure à certaines estimations qui avaient été faites mais qui, on peut s’en rendre compte, ne reposaient sur aucun élément concret.

Il faut toutefois prendre en compte le fait que ZTE n’a rien d’un acteur majeur pour Microsoft dans le domaine Windows Phone 7. Cela pourrait expliquer notamment une négociation du tarif moins efficace qu’avec un constructeur plus important. Ainsi, il y a fort à parier que HTC paye un tarif moins élevé. Mais finalement, c’est peut-être Nokia, devenu très proche de Microsoft depuis la signature de leur accord, qui bénéficie du tarif le plus avantageux.

En outre, le contexte évolue.

La comparaison avec Android

Comparer n’importe quel système à Android ne se résume plus à une simple bataille « gratuit contre payant ». Le contexte change en fonction de plusieurs facteurs, les deux plus importants étant la multitude de procès intentés à Google ou aux firmes construisant des périphériques sous Android, ainsi que les accords de licences que Microsoft noue avec les constructeurs.

Dans le lot des procès, c’est surtout Apple qui fournit le charbon. La firme s’en prend principalement à Samsung dans plusieurs pays, notamment l’Allemagne et l’Australie, pour faire bloquer la vente de certains produits. Plus récemment, c’est British Telecom qui a déposé plainte pour violation de brevets. Que ce soit directement ou non, Google doit de fait se battre pour accumuler assez de brevets et constituer un arsenal de propriété intellectuel, ce qui réclame un budget conséquent.

L’autre problème vient de Microsoft. La firme a négocié jusqu’à présent 11 accords selon lesquels les constructeurs s’engagent à payer des royalties pour des technologies dont Microsoft possède les brevets. L’une dans l’autre, ces évolutions pourraient finir par rendre Android payant. Une crainte qu’avait d’ailleurs exprimée Florian Mueller sur son blog FOSS Patents.

Mais quoi qu’il en soit, et en dépit des efforts de Microsoft, Windows Phone 7 ne représente pas à l’heure actuelle une grande menace pour Android. L’évolution de l’informatique a cependant prouvé que des situations statiques peuvent basculer en quelques années, et si Microsoft a besoin de changer la perception de son produit auprès des consommateurs, Google doit de son côté protéger son produit.

Anne Sinclair dans Elle : « Ça-ne-vous-re-gar-de-pas ! »


Parce que son entretien de huit pages avec Anne Sinclair était si indispensable, le magazine Elle aavancé la date de sa sortie de 24 heures. En une, sur un encart rose, « Exclusif » est écrit en jaune et deux phrases ont été choisies : « Elle parle pour la première fois » et une citation de l'interviewée :
« Je ne suis ni une sainte ni une victime, je suis une femme libre. »
C'est Anne Sinclair et la conseillère en communication de Euro RSCG, Anne Hommel, proche du couple Strauss-Kahn, qui ont choisi l'hebdo féminin pour une première et sans doute unique exposition médiatique avant le lancement lundi du Huffington Post version française.
La directrice de la rédaction Valérie Toranian a tenté, en vain, d'obtenir la couverture, comme elle l'avait fait avec Cécilia Sarkozy. Sinclair a préféré la stratégie de l'exposition modeste.
En 2007, pour la couverture Cécilia Sarkozy, « Le divorce » (treize pages), la sortie avait été avancée de 48 heures, et le numéro contenait son lot de confessions intimes. Là, il faut attendre six pages d'entretien pour que la désormais directrice éditoriale du Huffington Post version française évoque l'affaire DSK.

« Le grand jour » n'est pas arrivé

La journaliste, Anne-Cécile Sarfati – épouse de Hervé Gattegno (Le Point), journaliste « de confiance » du couple Strauss-Kahn –, qui interroge Anne Sinclair met le lecteur en haleine :
« Nous allons maintenant aborder l'affaire qui a bouleversé votre vie il y a huit mois. Dans le dernier livre de Michel Taubmann, le biographe de votre mari, à la question : “Que pensez-vous des frasques passées de votre mari ? ” vous avez répondu :
“C'est notre problème. Je m'en expliquerai le jour de mon choix. Je dirai ce que j'ai vécu et j'expliquerai aussi ma conception du couple.” »
Ça y est, « Le grand jour » est arrivé ? Non.
« Ce n'est pas aujourd'hui que j'y répondrai. »
« Personne ne sait ce qui se passe dans l'intimité des couples », et « personne n'a besoin d'en savoir plus ».

Une longue citation de Régis Debray

Pour cet exercice de com », elle avait tout prévu, dont une longue citation deRégis Debray tirée de son livre « Eloge des frontières » :
« L'indécence de l'époque ne provient pas d'un excès mais d'un déficit de frontières. Il n'y a plus de limites à parce qu'il n'y a plus de limites entre. Entre les affaires publiques et les intérêts privés.
Entre l'être et son paraître. Entre le vestiaire et la pelouse. Entre la chambre et le bureau du chef de l'Etat. Le principe de laïcité portait un nom : la séparation. La loi au forum ; le privé à la maison. »
L'entretien se termine par sa réponse à la question « Etes-vous toujours amoureuse ? » :
« Ça-ne-vous-re-gar-de-pas ! [c'est écrit comme ça dans Elle, ndlr] »

La classe politique pas assez renouvelée

Du reste de l'interview, on retiendra que :
  • Anne Sinclair trouve la presse française bien moins brillante que la presse américaine : « L'espace du débat y est trop étroit » et « la presse française est plus paresseuse, moins pointue, moins précise » ;
  • elle juge la classe politique pas assez renouvelée. « Les candidats actuels, je les ai tous déjà interviewés pendant treize ans. »

Chez Dodo la Saumure


Par VIOLETTE LAZARDFANNY LESBROS

Libération a rencontré «Dodo la Saumure» et sa femme Béatrice dans sa maison close, à Tournai, à 20 km de Lille, de l'autre côté de la frontière belge.
Le patron de maisons closes en Belgique Dominique Alderweireld, alias «Dodo la Saumure», a été remis en liberté sans condition le 10 janvier, après trois mois de détention préventive en Belgique, où la justice l’accuse de «tenue de maisons de débauche». Il a également été entendu en tant que témoin en décembre par la police judiciaire de Lille, qui enquête sur une affaire de proxénétisme dans plusieurs hôtels de luxe de la métropole du Nord.
Dominique Alderweireld, soupçonné d’avoir fourni des «filles» à ce réseau – ce qu’il dément –, n’a pas été mis en examen dans ce dossier où sont cités les noms de patrons d’hôtel, d’hommes d’affaires et de policiers du Nord, mais aussi celui de l’ancien directeur du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn.
L’enquête, qui aurait sans doute éclaboussé la campagne si DSK avait été investi par le Parti socialiste français, dessine le portrait d’un patron du FMI menant une vie cloisonnée, entre responsabilités politiques et parties fines en compagnie de prostituées.
«Dodo la Saumure» s'est exprimé ce vendredi sur l’affaire de prostitution du Carlton de Lille. Ce Français de 62 ans estime que sa mise en cause dans cette affaire visait à nuire à Dominique Strauss-Kahn avant l’élection présidentielle en France : «Celui qui est visé ce n’est pas tellement moi, c’est plutôt DSK. Il est vrai que cela arrange bien les magistrats que DSK puisse connaître Dodo la Saumure alors que ce n’est pas du tout le cas», a déclaré Dominique Alderweireld.
«Complot, ce n’est peut-être pas le terme mais disons que cela arrange bien des gens. Il est certain que DSK ne tient pas ses affaires. Il part favori aux primaires socialistes, il a beaucoup de chances de se faire élire président de la république. Alors à qui profite le crime?», s’interroge Dominique Alderweireld, qui a repris la gestion de ses «bars à filles» en Belgique, malgré un procès qui l’attend à Tournai le 1er mars.
«Dodo» réaffirme n’avoir jamais rencontré DSK. «Mais j’aurais bien aimé le connaître. Parce que c’est quand même un personnage intéressant, c’est un homme politique connu», explique celui qui affirme avoir pris goût au pouvoir en étant «conseiller du président de la Côte-d’Ivoire» il y a 25 ans.
Pour Dominique Alderweireld, qui dit également connaître «presque tout le monde à Lille», dont de nombreux policiers, «ce qui se passait là, des affaires comme celle du Carlton, il y en a une par jour dans toutes les grandes villes» de France.
S’il redit n’avoir «jamais fourni de filles» à DSK ou à ses amis du Nord, il reconnaît toutefois que David Roquet, ancien directeur d’une filiale du groupe de BTP Eiffage, mis en examen en France pour proxénétisme, «est venu chercher deux filles, dont (son) amie (Béatrice Legrain) pour aller déjeuner avec DSK» à Paris. «Mais les filles sont absolument libres. Si elles sortent d’ici 18 heures, elles peuvent faire un client à 18h30, ce n’est pas mon problème», assure «Dodo».

Les contradictions de Gingrich sur le «capitalisme sauvage»


Le candidat Newt Gingrich dépasse Mitt Romney dans les derniers sondages
Le candidat Newt Gingrich dépasse Mitt Romney dans les derniers sondages Crédits photo : John W. Adkisson/AFP
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Le candidat républicain qui fustige la carrière «immorale» de son rival Mitt Romney à la tête d'un fonds de capital-investissement aurait pourtant gagné des centaines de milliers de dollars grâce à cette industrie.

Newt Gingrich aurait-il la mémoire sélective? Cela fait plusieurs semaines que le candidat à l'investiture républicaine multiplie les attaques contre la carrière «immorale» de son rival Mitt Romney à la tête de Bain Capital. Or voilà que la presse dégote dans son CV à lui des expériences professionnelles qui ne dénotent pas franchement d'une aversion pour le principe du capital-investissement. Cette branche de la finance controversée consiste à acheter à bas prix et à crédit, par des opérations nommées LBO (leverage buy out), des entreprises en difficulté pour les restructurer, notamment à travers des suppressions de postes et des délocalisations, et enfin les revendre quelques années plus tard à profit.
Après avoir quitté la présidence de la Chambre des représentants en 1999, Newt Gingrich a en effet siégé pendant deux ans dans le comité consultatif du fonds de capital investissement Forstmann Little&Co. Selon le New York Times, il a même investi dans l'un des portefeuilles de ce fonds. Ces révélations tombent mal alors que le comité de soutien de Gingrich, le Super Pac «Winning Our Future», diffuse en ce moment sur YouTube un film de 28 minutes intitulé King of Bain, qui raconte comment la maléfique firme de capital-investissement fondée et longtemps dirigée par Romney a engrangé des milliards en «pillant des entreprises» et en «exploitant» ses employés.

300.000 dollars pour faire l'éloge du private equity

Et les rapports amicaux de Gingrich avec le monde du «private equity» ne s'arrêtent pas là. Paul Levy, le dirigeant du fonds de capital-investissement JLL, a rapporté à Bloomberg qu'il a payé Gingrich 60.000 dollars (frais de transport et d'hôtel inclus) en 2009 pour qu'il fasse un discours lors de sa réunion annuelle. «Il a fait un éloge du private equity bien plus zélé que ce que j'aurais pu faire moi-même» a-t-il déclaré. La même année, l'ancien speaker a également été rémunéré lors d'un séminaire à Las Vegas pour chanter les louanges des LBO devant 2000 personnes travaillant dans ce secteur, selon Fortune, qui recence trois autres événements de même nature en 2007, 2008 et 2010. «Si l'on considère que Gingrich a été payé environ 60.000 dollars par intervention, l'ancien speaker a dû empocher près de 300.000 dollars de l'industrie du private equity, celle-là même qu'il a passé le dernier mois à dénigrer», conclut le magazine.
Il semblerait donc que Gingrich pourra difficilement continuer à se présenter comme le candiat de l'éthique face à un Romney «cupide», d'autant plus qu'il est le seul président de la Chambre des représentants dans l'histoire américaine à avoir dû payer une amende de 300.000 dollars pour des manquements à l'éthique, autrement dit pour corruption. Sans compter l'enveloppe de 1,6 million de dollars qu'il a reçu pour des «conseils» prodigués au géant du refinancement immobilier Freddie Mac, renfloué par l'Etat au plus fort de la crise de 2008.
Mais pour l'heure, l'émergence de ses contradictions ne semblent pas porter préjudice au principal adversaire de l'ex-gouverneur du Massachusetts. Au contraire: les derniers jours avant la primaire déterminante de ce samedi en Caroline du sud ont vu une remontée spectaculaire de Gingrich dans les sondages. Selon le site Real Clear Politics, l'ancien speaker compte désormais deux points d'avance dans les intentions de vote sur Romney.

Génocide arménien : Ankara promet des sanctions "permanentes" si la loi est votée

Turquie drapeau
Alors que le vote du texte de loi pénalisant la négation du génocide arménien de 1915 doit avoir lieu lundi, la tension monte entre Paris et Ankara. Le ministre turc des Affaires étrangères a réitéré, samedi, les menaces de sanctions que son gouvernement compte prendre contre la France si une telle loi était votée.
Seule solution pour que le climat s'apaise selon lui? Que les sénateurs français rejettent le texte. "Nous espérons ne pas avoir à annoncer de sanctions", a déclaré Ahmet Davutoglu sur France 24. "Mais ne croyez pas que la Turquie restera silencieuse. Il y aura de nouvelles sanctions, et cette fois, les sanctions seront permanentes, jusqu'à ce que la France change sa position",a-t-il lancé, dénonçant une proposition de loi "contraire aux droits de l'homme". S'il n'a pas détaillé la nature des sanctions envisagées, celles-ci pourraient être d'ordre économique avant tout.
Le ministre turc en a appelé aux "intellectuels français" pour "défendre nos valeurs communes, la liberté d'expression. Ce sont des valeurs européennes, des valeurs françaises". Un avis partagé par un groupe de sénateurs français puisque la commission des lois du Sénat a rejeté, mercredi, le texte. Elle a voté une motion d'irrecevabilité, car elle l'estime "contraire à la Constitution". La loi devrait toutefois bien être votée lundi en séance, une majorité des sénateurs semblant être en sa faveur.

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