Le candidat Newt Gingrich dépasse Mitt Romney dans les derniers sondages Crédits photo : John W. Adkisson/AFP
Le candidat républicain qui fustige la carrière «immorale» de son rival Mitt Romney à la tête d'un fonds de capital-investissement aurait pourtant gagné des centaines de milliers de dollars grâce à cette industrie.
Newt Gingrich aurait-il la mémoire sélective? Cela fait plusieurs semaines que le candidat à l'investiture républicaine multiplie les attaques contre la carrière «immorale» de son rival Mitt Romney à la tête de Bain Capital. Or voilà que la presse dégote dans son CV à lui des expériences professionnelles qui ne dénotent pas franchement d'une aversion pour le principe du capital-investissement. Cette branche de la finance controversée consiste à acheter à bas prix et à crédit, par des opérations nommées LBO (leverage buy out), des entreprises en difficulté pour les restructurer, notamment à travers des suppressions de postes et des délocalisations, et enfin les revendre quelques années plus tard à profit.
Après avoir quitté la présidence de la Chambre des représentants en 1999, Newt Gingrich a en effet siégé pendant deux ans dans le comité consultatif du fonds de capital investissement Forstmann Little&Co. Selon le New York Times, il a même investi dans l'un des portefeuilles de ce fonds. Ces révélations tombent mal alors que le comité de soutien de Gingrich, le Super Pac «Winning Our Future», diffuse en ce moment sur YouTube un film de 28 minutes intitulé King of Bain, qui raconte comment la maléfique firme de capital-investissement fondée et longtemps dirigée par Romney a engrangé des milliards en «pillant des entreprises» et en «exploitant» ses employés.
Il semblerait donc que Gingrich pourra difficilement continuer à se présenter comme le candiat de l'éthique face à un Romney «cupide», d'autant plus qu'il est le seul président de la Chambre des représentants dans l'histoire américaine à avoir dû payer une amende de 300.000 dollars pour des manquements à l'éthique, autrement dit pour corruption. Sans compter l'enveloppe de 1,6 million de dollars qu'il a reçu pour des «conseils» prodigués au géant du refinancement immobilier Freddie Mac, renfloué par l'Etat au plus fort de la crise de 2008.
Mais pour l'heure, l'émergence de ses contradictions ne semblent pas porter préjudice au principal adversaire de l'ex-gouverneur du Massachusetts. Au contraire: les derniers jours avant la primaire déterminante de ce samedi en Caroline du sud ont vu une remontée spectaculaire de Gingrich dans les sondages. Selon le site Real Clear Politics, l'ancien speaker compte désormais deux points d'avance dans les intentions de vote sur Romney.
Après avoir quitté la présidence de la Chambre des représentants en 1999, Newt Gingrich a en effet siégé pendant deux ans dans le comité consultatif du fonds de capital investissement Forstmann Little&Co. Selon le New York Times, il a même investi dans l'un des portefeuilles de ce fonds. Ces révélations tombent mal alors que le comité de soutien de Gingrich, le Super Pac «Winning Our Future», diffuse en ce moment sur YouTube un film de 28 minutes intitulé King of Bain, qui raconte comment la maléfique firme de capital-investissement fondée et longtemps dirigée par Romney a engrangé des milliards en «pillant des entreprises» et en «exploitant» ses employés.
300.000 dollars pour faire l'éloge du private equity
Et les rapports amicaux de Gingrich avec le monde du «private equity» ne s'arrêtent pas là. Paul Levy, le dirigeant du fonds de capital-investissement JLL, a rapporté à Bloomberg qu'il a payé Gingrich 60.000 dollars (frais de transport et d'hôtel inclus) en 2009 pour qu'il fasse un discours lors de sa réunion annuelle. «Il a fait un éloge du private equity bien plus zélé que ce que j'aurais pu faire moi-même» a-t-il déclaré. La même année, l'ancien speaker a également été rémunéré lors d'un séminaire à Las Vegas pour chanter les louanges des LBO devant 2000 personnes travaillant dans ce secteur, selon Fortune, qui recence trois autres événements de même nature en 2007, 2008 et 2010. «Si l'on considère que Gingrich a été payé environ 60.000 dollars par intervention, l'ancien speaker a dû empocher près de 300.000 dollars de l'industrie du private equity, celle-là même qu'il a passé le dernier mois à dénigrer», conclut le magazine.Il semblerait donc que Gingrich pourra difficilement continuer à se présenter comme le candiat de l'éthique face à un Romney «cupide», d'autant plus qu'il est le seul président de la Chambre des représentants dans l'histoire américaine à avoir dû payer une amende de 300.000 dollars pour des manquements à l'éthique, autrement dit pour corruption. Sans compter l'enveloppe de 1,6 million de dollars qu'il a reçu pour des «conseils» prodigués au géant du refinancement immobilier Freddie Mac, renfloué par l'Etat au plus fort de la crise de 2008.
Mais pour l'heure, l'émergence de ses contradictions ne semblent pas porter préjudice au principal adversaire de l'ex-gouverneur du Massachusetts. Au contraire: les derniers jours avant la primaire déterminante de ce samedi en Caroline du sud ont vu une remontée spectaculaire de Gingrich dans les sondages. Selon le site Real Clear Politics, l'ancien speaker compte désormais deux points d'avance dans les intentions de vote sur Romney.
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