Prothèses PIP : une première plainte déposée en Allemagne
Par A.S. - Le 23/01/2012
Après des patientes françaises, vénézuéliennes et britanniques, c’est au tour des Allemandes de préparer leur offensive dans le cadre du scandale sanitaire des prothèses mammaires PIP. Une première plainte a ainsi été déposée lundi devant le tribunal de Karlsruhe, a annoncé le cabinet d'avocat Zierhut et Graf. Elle vise un chirurgien, l'organisme allemand de certification TÜV ainsi que le fournisseur de silicone Brenntag. Porteuse d’implants mammaires PIP, la plaignante réclame 100 000 euros de dommages et intérêts pour le tort qui lui été causé et les risques qui pèsent sur sa santé, a précisé le cabinet qui entend déposer bientôt de nouvelles plaintes.
Les chirurgiens et les cliniques privées qui ont implanté des prothèses mammaires de la société française Poly Implant Prothèse sont tout particulièrement dans son collimateur parce que ces derniers « ont insuffisamment informé les femmes sur les risques encourus ». « Nous reprochons aussi à certains médecins d'avoir informé leurs patientes trop tard, début 2012, malgré leur connaissance de la toxicité des prothèses PIP dès 2010 », ajoute le cabinet. Il reproche par ailleurs à l'organisme TÜV Rheinland d'avoir fourni un certificat de conformité aux prothèses PIP alors que le produit « ne respectait pas les normes techniques et de sécurité actuelles ».
Le fournisseur de silicone récuse toute faute
Concernant le fournisseur de silicone Brenntag, « il aurait dû se douter que le silicone allait être utilisé pour des implants mammaires », estimait mi-janvier l'avocat Michael Graf. Début janvier, Brenntag a reconnu avoir fourni à la société PIP une huile de silicone, Baysilone, qu'elle pourrait avoir utilisée frauduleusement pour fabriquer des prothèses mammaires. Selon le distributeur de produits chimiques, le produit en question était « clairement identifié » comme destiné à un usage industriel. Malgré tout, le fournisseur récuse toute faute dans le cadre de cette affaire soulignant dans un communiqué qu'il « n'existe aucune obligation légale pour les fournisseurs de contrôler l'utilisation par le client du silicone qu'ils vendent ». « Rien n'indiquait donc que les produits fournis par Brenntag seraient utilisés pour des applications à l'intérieur du corps humain », affirme le groupe.
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