Mis à jour le 23.01.12 à 20h20
Deux chercheurs renommés ont décidé de suspendre leurs travaux sur le virus H5N1 pour deux mois en réponse à l’inquiétude suscitée par leur sujet de recherche, rapporte le Figaro ce lundi. Fin novembre, l’agence de biosécurité américaine avait recommandé de bloquer la publication de leur étude, initialement prévue dans le magazine Science.
En cause: la présence dans leurs laboratoires –aux Pays-Bas et aux Etats-Unis- d’une mutation du virus de la grippe aviaire extrêmement dangereuse car transmissible d’homme à homme, contrairement au H5N1 classique, uniquement transmissible à l’homme par les animaux. L’éventualité d’une libération accidentelle ou terroriste du virus a suffi à hérisser l’agence américaine –il faut dire que le H5N1 tue la moitié des personnes qui le contractent. Mais la mutation du virus par les scientifiques ne sert pas qu’à apeurer les foules: elle est censée démontrer que, dans la nature, le virus peut évoluer de lui-même pour devenir, à terme, transmissible d’homme à homme par voie aérienne.
«Expliquer clairement les bénéfices de ces recherches»
Refusant dans un premier temps toute suspension de leurs travaux, les deux scientifiques ont donc annoncé dans une lettre, mercredi dernier, un moratoire de deux mois sur leurs travaux. «Nous comprenons qu'il nous faut, avec le reste de la communauté scientifique, expliquer clairement les bénéfices à tirer de ces recherches importantes et présenter les mesures qui sont prises pour minimiser les risques possibles», y écrivent-ils.
Les chercheurs proposent de profiter de ce moratoire pour organiser un forum international, qui devrait avoir lieu à Genève en février et accueillir des participants sélectionnés par l’Organisation mondiale de la santé.
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