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dimanche 22 janvier 2012

Le Costa Concordia


Le Costa Concordia

 D’abord les images . . .                                                                                                                                                                                           Ce sont des images quasi irréelles, incongrues : un navire gigantesque, véritable monstre d’acier, gît, couché sur son flanc, à quelques encablures du rivage, dans une mer calme, tout juste troublée  par quelques vaguelettes insignifiantes.  Ce tableau improbable, insolite, que l’on pourrait croire issu d’un mauvais blockbuster hollywoodien, représente le naufrage du Costa Concordia, un des fleurons de la compagnie italienne Costa croisières. Il s’agit de la première grosse catastrophe de l’année, évidemment très médiatique. Du visuel, du spectaculaire repris « en boucle » par toutes les chaînes de télévision.  Les lieux paraissent tranquilles mais les carabinieri et les hommes grenouilles qui s’agitent autour de l’épave donnent à l’évènement une consistance  et une  dimension tragiques. L’imagination se met en branle. . . Ce navire échoué est sans doute le vestige d’une tempête mémorable, nous avons sous les yeux l’épilogue d’une lutte titanesque contre des éléments déchaînés, le rejet  d’une vague géante provoquée par le réchauffement climatique,  le résultat d’une erreur de tir d’un sous-marin en exercice. . .  

Puis les commentaires . . .                                                                                                                                                                                       Les médias nous apprennent qu’il n’en est rien. Ce « temple du divertissement flottant » a sombré en eaux calmes ; il naviguait « en père peinard », à son rythme de croisière, mais un peu trop près de quelques méchants récifs. Le capitaine voulait offrir à ses passagers une vue inoubliable sur les côtes italiennes au prix d’un  petit détour ; un divertissement supplémentaire qui a viré au tragique. Avec de si grosses machines, la futilité n’est pas de mise et une erreur d’appréciation du danger peut avoir des conséquences terribles ! Et l’erreur humaine devient inhumaine, elle peut dépasser notre entendement . . .                                                                                                                                                 
 La catastrophe du Concordia est représentative de notre époque, une époque marquée par le « toujours plus », par l’,hubris, par la démesure : dans le domaine de la croisière, en 20 ans, pour abaisser les tarifs et  attirer de nouvelles catégories de clientèle, les paquebots sont passés d’une capacité moyenne de 500 passagers à plus de 3000 ( Le Royal Caribbean Cruise, un des plus grands navires en exploitation, peut accueillir 6296 passagers et compte 2160 membres d’équipage). Notre civilisation est  marquée par le décalage (hiatus) de plus en plus inquiétant entre la puissance technologique et la fragilité humaine. Notre planète est dominée, façonnée  par l’homme qui se révèle incapable de se montrer à la hauteur de ses responsabilités et de maîtriser les instruments techniques conçus par son cerveau. Notre époque est à l’opposé du développement soutenable et d’une démarche précautionneuse, elle est  à la prise de risque dans tous les domaines pour faire du profit et pour maintenir cette course folle à la croissance. Les évènements récents nous le démontrent :  cela vaut en matière maritime, cela vaut pour le nucléaire et cela vaut aussi pour le secteur financier : la crise de 2008 et la crise de la dette sont  largement dues à la sophistication extrême des outils, des instruments  financiers qui ont permis de rompre le lien entre prêteurs et emprunteurs, et la montée en puissance des défauts de paiement potentiels  sans une réelle prise de conscience des dangers encourus. Et « l’accident » financier est finalement survenu.

Le Costa Concordia c’est aussi l’histoire d’un bateau naufragé, abandonné par son capitaine, épisode  lui aussi symptomatique des moeurs ambiantes quand les principaux dirigeants d’entreprise  fuient leurs responsabilités et sont les premiers épargnés par les désastres qu’ils ont provoqués. Comme dans toutes les catastrophes, les premières victimes sont les petites gens.
Le Costa Concordia illustre enfin toute la perversité de l’alliance entre le capitalisme, la technologie et la société de consommation qui réussit à mettre sur le marché des « produits » insensés et à rendre ainsi dépendants  et partie prenante de beaucoup d’industries nocives et dangereuses les consommateurs et les travailleurs, pour le plus grand profit de quelques détenteurs de capitaux.  Ainsi, aux chantiers navals STX de Saint Nazaire, il n’est évidemment pas question de s’interroger sur le gigantisme des paquebots et le bien-fondé d’un tourisme maritime de masse.  L’erreur de navigation du capitaine italien ne saurait remettre en cause une activité pourvoyeuse de nombreux emplois , notamment à l’heure où le « petit dernier » , le MSC Divina, fait l’objet des derniers préparatifs et réglages : cette masse encore inerte(longue de 333 mètres, large de 38 mètres et haute de 67 mètres) devrait transporter à partir du mois de mai prochain plus de 4000 passagers pour des « croisières de rêve en Méditerranée » .
Le Costa Concordia, c’est une allégorie : la dérive du Costa Concordia sur les récifs, c’est la dérive du capitalisme et de l’humanité vers l’inconnu, au mépris de toutes les menaces qui se font pourtant de plus en plus précises et prégnantes.

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