PASCALE AUTRAN ET ARNAUD REY | Publié le 20.01.2012, 11h45
« Costa ne va pas s’en tirer comme ça… » Claude Medioni ne décolère pas. Cet habitant de Boulogne-Billancourt et sa femme, Gisèle, respectivement 80 et 87 ans, étaient à bord du « Costa Concordia ». Comme d’autres, le couple doit porter plainte contre Costa et veut créer un blog avec une autre rescapée afin de fédérer les passagers du paquebot.
« Je veux être indemnisé pour le traumatisme et les vacances fichues, tempête-t-il. Je veux aussi qu’on nous rembourse ce qu’on a perdu, notamment les 20000 € de bijoux qu’on a dû abandonner. »
S’il ne tarit pas d’éloges sur le « petit personnel du bateau » jugé « magnifique », Claude en veut à la société et au capitaine, ce « lâche qui a abandonné le navire et son personnel ». Quant à accepter une quelconque compensation de la part de Costa, « ils se fourrent le doigt dans l’œil ».
Les Medioni avaient embarqué avec leur fille Patricia, 43 ans. Avec déjà 15 croisières à leur actif, le couple trouve d’emblée curieuse l’absence d’exercice de sauvetage le premier jour. Et puis survient le drame au moment du dîner. La lumière qui s’éteint, le message rassurant de l’équipage, un choc, la sirène qui se met à hurler… A en croire la première conversation entre les garde-côtes et le commandement du bateau, diffusée hier par la télévision italienne, les officiers à bord évoquent à l’origine une simple coupure de courant. Mais, pour le couple de Boulogne, la suite est digne de scènes de « Titanic ».
« On a suivi tout le monde, sans savoir où on allait. » Claude tente de protéger sa femme, qui a des difficultés à se déplacer à cause d’une prothèse de hanche, ainsi que sa fille. « C’était la panique, je n’ai jamais vu des visages aussi cruels, c’était le sauve-qui-peut général, chacun pour soi », poursuit le vieil homme. Ils atteignent enfin les canots de sauvetage. « On allait monter dans l’un d’eux, mais nous avons été bousculés par deux jeunes qui nous ont pris les dernières places, se souvient Claude. On a dû aller au quatrième canot. En sautant, ma femme s’est fait mal. Après, ils ne voulaient pas faire monter ma fille, j’ai insisté et finalement ils ont accepté. » De leur embarcation, ils assistent alors à une scène terrifiante : « On a vu le troisième canot chuter et se briser en deux, les gens sont tombés dans l’eau. » Le leur a bien amerri, mais, là, une nouvelle frayeur les attendait : « Le bateau restait attaché. Soudain, on a vu un homme ressortir de l’eau, il avait plongé sous le canot pour le dégager, il a pris la barre et on a pu partir. »
Arrivés sur l’île de Giglio, les rescapés sont perdus. « Il n’y avait aucun message pour nous dire quoi faire, seulement les habitants pour nous accueillir. On était partis sans rien emporter. A 5 heures, on a embarqué sur un ferry qui nous a emmenés à Grosseto. » Après une longue attente, ils rejoignent Rome puis Paris. Après 48 heures d’un épuisant périple, le couple arrive enfin à son domicile, dimanche à 17h30. Dernier problème à surmonter, ouvrir la porte : les clefs étaient restées sur le bateau! Une épreuve presque anecdotique après tout ce que le couple venait d’endurer.
S’il ne tarit pas d’éloges sur le « petit personnel du bateau » jugé « magnifique », Claude en veut à la société et au capitaine, ce « lâche qui a abandonné le navire et son personnel ». Quant à accepter une quelconque compensation de la part de Costa, « ils se fourrent le doigt dans l’œil ».
Les Medioni avaient embarqué avec leur fille Patricia, 43 ans. Avec déjà 15 croisières à leur actif, le couple trouve d’emblée curieuse l’absence d’exercice de sauvetage le premier jour. Et puis survient le drame au moment du dîner. La lumière qui s’éteint, le message rassurant de l’équipage, un choc, la sirène qui se met à hurler… A en croire la première conversation entre les garde-côtes et le commandement du bateau, diffusée hier par la télévision italienne, les officiers à bord évoquent à l’origine une simple coupure de courant. Mais, pour le couple de Boulogne, la suite est digne de scènes de « Titanic ».
« On a suivi tout le monde, sans savoir où on allait. » Claude tente de protéger sa femme, qui a des difficultés à se déplacer à cause d’une prothèse de hanche, ainsi que sa fille. « C’était la panique, je n’ai jamais vu des visages aussi cruels, c’était le sauve-qui-peut général, chacun pour soi », poursuit le vieil homme. Ils atteignent enfin les canots de sauvetage. « On allait monter dans l’un d’eux, mais nous avons été bousculés par deux jeunes qui nous ont pris les dernières places, se souvient Claude. On a dû aller au quatrième canot. En sautant, ma femme s’est fait mal. Après, ils ne voulaient pas faire monter ma fille, j’ai insisté et finalement ils ont accepté. » De leur embarcation, ils assistent alors à une scène terrifiante : « On a vu le troisième canot chuter et se briser en deux, les gens sont tombés dans l’eau. » Le leur a bien amerri, mais, là, une nouvelle frayeur les attendait : « Le bateau restait attaché. Soudain, on a vu un homme ressortir de l’eau, il avait plongé sous le canot pour le dégager, il a pris la barre et on a pu partir. »
Arrivés sur l’île de Giglio, les rescapés sont perdus. « Il n’y avait aucun message pour nous dire quoi faire, seulement les habitants pour nous accueillir. On était partis sans rien emporter. A 5 heures, on a embarqué sur un ferry qui nous a emmenés à Grosseto. » Après une longue attente, ils rejoignent Rome puis Paris. Après 48 heures d’un épuisant périple, le couple arrive enfin à son domicile, dimanche à 17h30. Dernier problème à surmonter, ouvrir la porte : les clefs étaient restées sur le bateau! Une épreuve presque anecdotique après tout ce que le couple venait d’endurer.
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