La communauté internationale au secours du peuple syrien
Le siège de la Syrie, vide, durant la rencontres des ministres des Affaires étrangères des pays arabes, au siège de la Ligue arabe, au Caire, le 22 janvier. (Photo Suhaib Salem. Reuters)
EN DIRECTBoycottée par Moscou et Pékin, soutiens d'Al-Assad, la conférence internationale de ce vendredi doit définir un plan d'aide humanitaire et accentuer la pression sur Damas, alors que le pilonnage de Homs continue.
L'essentiel
• Plus de soixante pays se réunissent ce vendredi à Tunis à partir de 14 heures pour définir un plan d'aide humanitaire international au peuple syrien et accentuer la pression sur Damas. La conférence est boycottée par Moscou et Pékin, principaux soutiens du pouvoir syrien.
• Organisée par la Ligue arabe, cette conférence internationale réunit tous les pays arabes et occidentaux impliqués dans le dossier, ainsi que les différentes composantes de l'opposition syrienne.
• Elle pourrait appeler les autorités de Damas à mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat et permettre l'accès des agences humanitaires aux populations en détresse, notamment à Homs, pilonnée sans relâche depuis plus de vingt jours. Des centaines de personnes y ont déjà trouvé la mort, dont 4 civils encore ce vendredi matin.
• La répression en Syrie a fait près de 7 600 morts depuis mars 2011, selon des organisations syriennes de défense des droits de l'homme.
12 heures. «Les paroles ne vont pas nourrir les gens, ni soigner les blessés.» Des militants syriens ont appelé les pays réunis à la conférence de Tunis à privilégier les actes aux paroles pour faire cesser la répression et notamment le pilonnage incessant de la ville rebelle de Homs qui a fait quatre nouvelles victimes vendredi, selon une ONG syrienne.
«Nous leur disons : plus vous parlez sans agir, plus le régime va se venger de nous», a affirmé Hadi Abdallah, militant de la Commission générale de la révolution syrienne présent dans la ville de Homs. «Si le monde ne veut pas agir, nous préférons qu’il se taise. Aux pays arabes, nous disons en particulier, assez de condamnations, nous voulons des actes.»
Les militants anti-régime ont prévu ce vendredi une journée demanifestations sous le slogan «Nous nous soulèverons pour toi Baba Amr», selon la page Facebook «The Syrian Revolution 2011».
La ville de Homs sous le feu du régime syrien, mercredi. (Photo AFP)
11h30. L’offensive des forces du régime de Bachar al-Assad, destinée à faire plier la ville de Homs, a fait depuis le 4 février des centaines de morts, dont quatre dans le pilonnage de ce vendredi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Parmi les victimes figurent un homme et son fils. Dans une vidéo publiée ce vendredi, un médecin se trouve près de deux corps inertes placés dans la carcasse d’un bus. Il raconte : «Voici un enfant de Baba Amr, il a à peine 15 ans, et voici son père à côté, ils ont été tués par un obus qui s’est abattu ce matin sur leur maison.»
«L’enfant a reçu des éclats à la poitrine et a souffert une hémorragie sévère au poumon droit, je n’ai rien pu faire pour lui», ajoute le médecin. «Nous n’avons plus d’endroit où soigner nos blessés (…) nos hôpitaux de campagne et même les mosquées ont été bombardés», dit-il. «Baba Amr saigne, mais malgré cela nous résistons, grâce à Dieu.»
11 heures. Amnesty International réclame que les agences humanitaires puissent avoir immédiatement accès à la ville assiégée de Homs. «Les autorités syriennes doivent cesser immédiatement ce pilonnage», ajoute l'organisation. Elle précise avoir reçu les noms de 465 personnes tuées à Homs depuis le début de l'offensive militaire dans la ville le 4 février.
10h40. La Russie se dit prête à une «coopération étroite» avec Kofi Annan. «Compte tenu du mandat de Kofi Annan, la partie russe est prête à une coopération étroite avec lui pour chercher les voies vers un règlement acceptable pour tous» de la crise syrienne, a indiqué la diplomatie russe sur son site.
La Russie, alliée de longue date du régime du président Bachar al-Assad, et la Chine, avaient voté contre une résolution adoptée la semaine dernière à l'ONU qui demandait à Damas de mettre un terme à la répression féroce. Elles avaient déjà opposé leur veto à deux résolutions du Conseil de sécurité sur la Syrie.
10 heures. L'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, nommé jeudi «émissaire conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe sur la crise en Syrie», espère la «pleine coopération de tous les acteurs concernés».
9 heures. L'ambassadeur de France à Damas, Eric Chevallier, a regagné son poste jeudi soir, plus de deux semaines après avoir été rappelé pour consultations à Paris «face à l'aggravation de la répression».
8h30. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a annoncé, ce jeudi, avoir «demandé à Damas d'organiser l'évacuation» de lajournaliste française blessée la veille à Homs, lors d'un bombardement de cette ville du centre de la Syrie.
La journaliste Edith Bouvier avait demandé à être évacuée «au plus vite» dans une vidéo publiée sur Internet ce jeudi. (Photo tirée de la vidéo)
--> A lire : le reportage de notre envoyé spécial à Homs, «A Homs, "même les enfants sont en colère"».
8 heures. Le pilonnage du quartier rebelle de Baba Amr, dans la ville syrienne de Homs (centre) continue. Au moins deux civils ont péri ce vendredi matin, alors que le quartier est bombardé depuis près de trois semaines par les forces du régime.
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