Cinq morts dans les manifestations antiaméricaines en Afghanistan
Lors d'une manifestation antiaméricaine, le 24 février, devant l'ambassade des Etats-Unis en Malaisie. (Photo Mohd Rasfan. AFP)
Les excuses de Barack Obama au peuple afghan n'ont pas suffi à apaiser la colère dans le pays. Des centaines de personnes ont à nouveau manifesté vendredi à Kaboul et dans au moins cinq autres provinces d'Afghanistan pour protester contre l'incinération de Corans mardi dans une base militaire américaine. Au moins cinq hommes, quatre civils et un soldat afghan ont été tués vendredi à Baghlan (nord-est) et Herat (ouest).
Un soldat afghan et un manifestant sont morts vendredi au moment où des protestataires essayaient de marcher sur le consulat des Etats-Unis de Herat, a-t-on appris auprès d'un porte-parole de la province de Herat, Moheedin Noori. Mais selon une source sécuritaire, les deux personnes mortes près du consulat sont des civils.
«Cela a été très violent près du consulat américain. Il y a eu des affrontements. Certains protestataires ont essayé de saisir les armes de policiers. Il y a eu des tirs. Deux manifestants ont été tués», a indiqué cette source sécuritaire de haut rang.
Deux autres protestataires sont morts dans le district d'Adraskan, près d'Herat, l'une des plus grandes villes d'Afghanistan, habituellement bien plus calme que la plupart des autres villes et provinces du pays. Un autre est décédé en essayant de s'introduire dans un camp de l'Equipe de reconstruction provinciale, une unité composée de civils et de militaires, souvent étrangers, dans la province de Baghlan (nord-est).
Des photographes de l'AFP ont aussi vu deux corps lors d'émeutes à Kaboul, l'un d'entre eux qualifié de «mort» par les personnes qui le transportaient et l'autre, demeuré très longtemps immobile par terre, blessé par balle à la tête. Les autorités ne font toutefois état que de trois blessés dans la capitale.
20 décès en quatre jours
A Kaboul, des rassemblements se tiennent dans cinq arrondissements de la ville, a-t-on appris de source policière, alors que des marches ont également lieu dans les provinces de Baghlan et Kunduz (nord), Bamyan et Ghazni (centre) et Nangarhar (est).
Dans la capitale, un journaliste de l'AFP a d'abord vu l'armée tirer en l'air pour éloigner la foule, puis un homme à terre, touché par balle à la hanche. Plusieurs centaines de protestataires se sont alors enfuis. Seule une cinquantaine d'entre eux tentent de marcher vers le centre-ville, qui leur est barré par la police.
Ces marches ont débuté après la prière du vendredi, durant laquelle au moins un imam à Kaboul a poussé les fidèles à prendre la rue pour protester contre la destruction du livre saint de l'islam.
Au moins 20 personnes, dont deux soldats américains, sont mortesdepuis le début des protestations. Jeudi, les talibans ont appelé les Afghans à «attaquer» les bases et convois «militaires des envahisseurs», à «les tuer, les capturer». Les civils américains sont également d'être à l'abri de tout danger.
Une délégation composée notamment de personnalités religieuses ayant enquêté sur ordre du gouvernement sur les Corans brûlés a appelé jeudi soir les «citoyens musulmans afghans» à «la retenue», leur demandant de «ne pas recourir à des protestations qui pourraient permettre à l'ennemi (insurgé) de prendre avantage de la situation».
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