Nicolas Sarkozy entre dans l'arène et cogne François Hollande
Créé le 16-02-2012 à 21h13 - Mis à jour le 17-02-2012 à 14h46 183 réactions
Pour son tout premier meeting de candidat, à Annecy, le président a accusé son adversaire socialiste de "mentir matin et soir". Reportage.
Le premier jour de la deuxième fois. Au lendemain de l'officialisation de sa candidature, Nicolas Sarkozy avait choisi Annecy, fief du président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, pour son premier déplacement. Bain de foule, visite d'une fromagerie et meeting, une vraie journée de candidat en somme.
Allégé du protocole et accompagné d'un cordon de sécurité réduit, Nicolas Sarkozy retrouve ses réflexes et répète son "envie" d'aller à la rencontre des gens. Au pied des montagnes, il déambule dans les rues de la ville savoyarde et fait plusieurs haltes chez les commerçants de la ville. Poignée de main, sourires, photos. Seule petite ombre au tableau : l'irruption d'un homme, rapidement isolé, exhibant un T-shirt "Casse toi pov' con".
"C'est facile de venir ici, il va pas à Sarcelles"
Devant la fromagerie Chabert - clin d'oeil au made in France - où il poursuit sa visite l'après midi, une centaine de badauds s'est massée sur le parking. "C'est facile de venir ici, il va pas à Sarcelles ou à Saint Denis, pourtant c'est aussi la France", commente un vieil homme dans la foule. "Je le fais pour ma fille, elle sera meilleure en histoire", explique une jeune femme de trente ans. Après une visite rapide, vient l'heure du meeting. Le premier sans doute d'une longue série.
Bernard Accoyer chauffe la salle de l'Arcadium, les drapeaux tricolores s'agitent, près de 3.000 personnes sont venues assister au premier meeting de Nicolas Sarkozy. Il évoque tour à tour le "courage" et "l'humanité" du président sortant et déclame le tout nouveau slogan "une France forte".
C'est au tour du candidat. "J'ai commis des erreurs", reconnaît Nicolas Sarkozy à nouveau. Nous n'en saurons pas plus. Le président sortant assume son bilan, se félicite de la mise en place du RSA, du minimum vieillesse, de la réforme des retraites, ou encore de l'autonomie des universités… "Depuis combien de temps savait-on qu'il fallait le faire ?" lance-t-il. Le candidat se targue aussi de ne jamais avoir reculé face à la colère de la rue. "Nous avons eu le courage d'engager des réformes de fond".
Nombreuses attaques contre le PS
Sarkozy s'amuse aussi de pouvoir dire enfin ce qu'il a pensé tout bas, ou presque, depuis des mois de son adversaire socialiste. Sans jamais citer son nom, de la même façon que François Hollande le fait pour lui, il enchaîne les critiques. "Quand on dit dans la presse anglaise qu'on est libéral et que l'on dit aux Français l'ennemi c'est la finance, on ment matin et soir", lance-t-il en référence à l'interview du candidat socialiste au "Guardian". "Les vieux démons de l'idéologie nous ont coûté si cher" dit-il, pointant à nouveau la retraite à 60 ans et la mise en place des 35 heures.
Sa décision de se présenter pour un second mandat est venue, explique-t-il, quand il a "compris que tous les efforts que les Français avaient accepté de faire depuis cinq ans risquaient de ne servir à rien si au lendemain des élections les postures idéologiques devaient à nouveau triompher". Un moyen de se poser en rempart contre ce qu'il considère être une "dilapidation annoncée".
Et de lister les mesures de François Hollande qui "menacent" le pays comme la réforme de la politique familiale, le retour sur la réforme des retraites, ou encore le "vote communautaire". "On affaiblit la France, on ment aux Français".
De Gaulle à toutes les sauces
Nicolas Sarkozy raille aussi l'accord signé ou plutôt "les petits arrangements" entre les Verts et le PS en novembre dernier. Des partis qui comme les experts, les commentateurs, les groupes de pression, tous ceux qu'il nomme "les corps intermédiaires" et "veulent parler à la place du peuple", selon lui. A plusieurs reprises il évoque le Général de Gaulle et affirme n'avoir jamais pris de mesure pour la droite ou la gauche mais "pour l'intérêt général".
Une seule arme : le référendum. "Je veux rendre la parole à cette France du non", se défend-il. Pour les chômeurs "l'obligation" (d'accepter une formation et le premier emploi proposé) évoquée dans l'interview du "Figaro magazine" a fait place aux "droits et devoirs" des chômeurs.
Sur l'immigration, Sarkozy nuance aussi les propos de son ministre de l'Intérieur qui avait déclaré vouloir réduire l'immigration y compris légale. Lui ne parle de contrôler que l'immigration illégale. Alors si il se défend de toute "droitisation", il ne recentre que très peu son discours.
L'intégralité du meeting
L'attaque contre François Hollande
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